Histoire et origines de la Fête des mères

Cette année la traditionnelle Fête des mères a lieu le dimanche 4 juin en France. De nombreux autres pays à travers le monde célèbrent cette fête unique, dont la signification a varié dans le temps, et qui est désormais dédiée à notre amour pour nos mamans.

Parmi la multitude de nations qui ont adopté la Fête des mères, nombre d’entre elles la célèbre dans le courant du mois de mai, peu importe les années. Alors pourquoi une date plus tardive en France ? Tout simplement parce que la France a choisi, comme de nombreux pays, de fixer la Fête des mères au dernier dimanche de Mai… sauf lorsque la fête de toutes les mamans tombe le même week-end que la Pentecôte. Dans ce cas, une dizaine de pays, dont la France, décale la Fête des mères d’une semaine, en juin.

Il faut dire que la Fête des mères, même si elle est très profondément ancrée dans notre culture désormais, possède des règles et des origines parfois un peu mystérieuses. D’où vient l’idée de consacrer une journée aux mamans ? Quels rites y sont associés ? Existe-t-il des coutumes à respecter en particulier ? Pour briller auprès de nos mamans tout en leur disant “je t’aime, maman”, voici l’histoire passionnante de la Fête des mères.

Une fête célébrée depuis l’Antiquité

La Fête des mères plonge ses racines dans l’Antiquité gréco-romaine la plus ancienne. En effet, toute l’Asie Mineure se prêtait au culte de Rhéa ou Cybèle, mère de Zeus et des dieux grecs, au moment des Ides de Mars. Pourquoi en Mars ? La réponse est bien sûr liée aux saisons : c’était le début du printemps, avec sa symbolique de renaissance, de floraison, d’éclosion, bref une abondance évidemment associée à la maternité.

C’est encore plus frappant lorsqu’on observe les Matronales ou Matronalia en latin, dédiées aux matrones (les mères de familles) dans la Rome antique. Ces fêtes étaient fixées au 1er mars, c’est-à-dire véritablement au premier jour du printemps, auquel elles étaient complètement associées. De plus, le même jour, on rendait hommage au Temple de Junon, déesse protectrice des nouvelles épouses.

La fête était finalement assez proche de ce qu’on voit parfois encore aujourd’hui, puisque les mères recevaient des cadeaux de leurs maris et enfants, ainsi que de l’argent. Ensuite, elles se retrouvaient et offraient à leur tour une partie de leurs cadeaux et fleurs reçues à Junon !

Même le dieu de la Guerre, le puissant Mars, était de la fête puisque les femmes n’étaient pas seulement symbole de fécondité mais de paix depuis l’épisode mythique de l’Enlèvement des Sabines, où les femmes avaient joué un rôle crucial.

Jacques-Louis DAVID (Paris, 1748 – Bruxelles, 1825)
Les Sabines
1799 | Exposé au musée du Louvre, Paris

Les récits de ces rites et de ces fêtes antiques nous sont parvenus et nous sont familiers mais il faut sans conteste se dire que des rites similaires existaient dans de nombreux autres empires, pays, contrées et ce à presque toutes les époques. La fertilité, la fécondité, ont toujours fasciné les humains et continuent de nous éblouir.

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Une fête… américaine ?

Dans sa version contemporaine, la Fête des mères doit énormément à une femme en particulier : Anna Jarvis. Son nom est très peu connu en France, mais cette institutrice américaine qui a vécu en Virginie au début du XXe siècle a multiplié les efforts et les initiatives pour faire reconnaître une fête des mères par les autorités officielles.

Anna Jarvis, 1864 – 1948
Photo : Wikipédia

C’est même une histoire terriblement émouvante, puisque c’est en souvenir de sa propre mère que, deux ans après son décès, Anna Jarvis a porté fortement cette idée dans le débat public américain. Et avec quel succès ! Le projet, que sa mère portait déjà à la fin du XIXe siècle, d’une journée d’entraide et d’amitié entre les mères va connaître un incroyable essor sous l’impulsion du président Wilson à l’époque de la Première guerre mondiale.

L’idée est de retisser non seulement les liens familiaux mais aussi de promouvoir les droits des femmes, de leur donner accès à l’éducation, et de resserrer les liens nationaux, mis à l’épreuve par la guerre. A compter de ce moment, la Fête des mères devient un rendez-vous incontournable, où la Poste édite des timbres spéciaux, les commerçants proposent produits et services dédiés, où l’on s’offre des fleurs et des cadeaux, mais aussi un moment lors duquel on organise des collectes pour venir en aide aux mères isolées ou en détresse. La Fête des mères est alors un vrai événement national.

La Fête des mères en France : quelle origine ?

La Fête des mères existe depuis très longtemps en Europe de l’Ouest. Nos voisins anglais fêtaient le Mothering Day dès le XVe siècle. Pour ce qui concerne la France, “fille aînée de l’Eglise catholique” selon la formule consacrée, le rite de la Vierge Marie a dû se conjuguer aux traditions celtiques et gauloises du solstice, et à l’héritage latin.

Sous sa forme actuelle, la Fête des mères en version française remonte, elle aussi, aux alentours de la Première guerre mondiale. D’abord, de grandes campagnes “natalistes” encourageaient la fécondité. Des hommes politiques de premier plan, comme Clémenceau, ont largement contribué à installer la Fête des mères, mais dans une version qui célébrait avant tout les familles nombreuses. Dans ce début de siècle marqué par l’affrontement avec le voisin allemand, la natalité était aussi un enjeu de puissance.

Ce n’est donc pas le Maréchal Pétain, comme on l’entend parfois, qui a institué la Fête des mères en France. La République rétablie, après la Victoire de 1945, voudra rendre hommage aux mamans en inscrivant leur jour de fête dans le marbre de la loi. La Fête des mères est donc officiellement créée par la loi du 24 mai 1950 et dépend désormais du Ministère de la Famille.

Plus généralement, la Fête des mères est désormais tellement ancrée dans notre calendrier que toute la société s’en est emparée. Offrir un cadeau, des fleurs, des chocolats, à sa maman chérie est un geste à ne manquer sous aucun prétexte pour dire “merci, maman”. Les familles évoluent avec la vie moderne, néanmoins elles apprécient, dans toute leur diversité, cette fête tout à fait à part dans notre coeur.

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