Y-a-t’il quelque chose de plus tendance que la dégustation d’un excellent whisky en ce moment ? La réponse est simple : non. Un peu tombé en désuétude, voire franchement dépassé avec son image de western-spaghetti, le whisky est redevenu en quelques années un symbole de style. Exit le bar-table de salon un peu poussiéreux du tonton un poil ringard, la dégustation du whisky est désormais un art pointu prisé par de nouveaux connaisseurs exigeants, voire un attribut hype.

Il ne s’agit pas évidemment de whiskies dit “de soif”, que l’on consomme en soirée pour se déhancher sur de la K-Pop ou du Michel Sardou, mais de breuvages travaillés comme les single malts écossais. Pour savourer au mieux toute la complexité et la richesse de ces whiskies, les amateurs observent un rituel si minutieux et précis qu’on l’appelle aussi “analyse sensorielle”. Vous débutez ? Pas de panique, voici un aperçu des moments-clefs d’une parfaite dégustation.

Tourbé ou non tourbé ?

Tout commence par un mot étrange, qui sent bon la terre et les végétaux : la tourbe. “Tourbé or not tourbé” est la première question qui peut vite se transformer en colle pour le néo-amateur. C’est pourtant simple : la tourbe est ce mélange végétal qui, brûlé au moment du maltage, libère des phénols et vient en quelque sorte le parfumer. Camphre, feu de bois, réglisse, les arômes sont incroyablement divers, et donne de la puissance aux saveurs du whisky. Il n’y a pas de règle en la matière, juste une question de goût !

Quel verre choisir ?

Choisir un verre à whisky, c’est un peu comme essayer des skis avant de se lancer : rien n’empêche de tâtonner et de faire quelques réglages avant de trouver chaussure à son pied. S’il s’agit d’un cadeau, le verre à whisky personnalisable sera évidemment apprécié, notamment pour des occasions spéciales comme la fête des pères. Le verre le plus populaire est un grand classique indétrônable, le tumbler, avec son fond plat épais et ses bords relevés. Une fois le temps de la première initiation passée, il est possible d’acquérir des verres prisés par les professionnels pour le “nosing”, l’art du nez, comme les verres à xérès (copita), très utilisés du Kentucky jusqu’à l’Ecosse ! L’important est de pouvoir parfaitement apprécier la robe plus ou moins ambrée du whisky, car la vue fait partie de l’analyse sensorielle qu’est la dégustation, c’est un sens qu’il ne faut pas négliger de stimuler pour prendre un maximum de plaisir.

Avec ou sans glaçons ?

C’est évidemment la question qui fâche ! Les whiskies de soif sont servis avec de la glace et souvent allongés de sodas voire de jus. En principe, utiliser des glaçons pour un malt de qualité est un peu un sacrilège, car le froid de la glace neutralise le palais et rend presque impossible toute dégustation précise. Mais après tout, l’un des plaisirs de débuter, c’est de pouvoir s’autoriser quelques erreurs sans gravité : à l’heure de l’apéritif entre amis, en plein soleil de juillet dans un agréable jardin, qui vous en voudra d’avoir plongé un peu de glace pilée dans votre verre ? Si vous êtes plutôt bon élève et que vous souhaitez suivre à la lettre les méthodes des pros, allongez plutôt votre whisky d’eau. C’est leur technique pour diluer l’alcool et révéler toutes les nuances dans leur verre.

Dans quel ordre déguster le whisky ?

Nez, bouche, finale : ces mots ne vous disent rien pour le moment mais vont bientôt changer votre vie. Le nez, l’approche olfactive, est une étape à part entière du moment de dégustation. C’est un temps aussi important que dans la découverte d’un parfum. Les vapeurs d’éthanol libérées par le verre permettent de commencer à comprendre la profondeur du whisky choisi.

Au fur et à mesure de la dégustation, n’hésitez pas à marquer des temps de pause pour découvrir les changements de nez de votre scotch. Vous pouvez même le remuer comme un shaker dans son verre pour en libérer toute l’intensité. L’attaque en bouche indique s’il s’agit d’un whisky soyeux ou plus ferme et sec, première impression qui sera confirmée par le milieu de bouche, ou au contraire qui se déploiera dans d’autres textures si le whisky est plus complexe.

La finale est l’empreinte du whisky, le souvenir qu’il vous laissera : c’est à la fois le goût ultime qu’il vous laisse en bouche et, pour les plus exceptionnels, dans le verre vide marqué par ses arômes.

Quel whisky choisir ?

Vous maîtrisez maintenant les codes essentiels de l’amateur whisky, mais quel whisky choisir ? Il existe une multitude de critères pour choisir ce qui deviendra son scotch préféré : est-il passé en fût jeune ou plus usé ? A-t-il fait l’objet d’un affinage spécial ? Est-il “non filtré à froid” ?… Bref: plus vous avancerez dans votre connaissance du whisky, plus vous aiguiserez vos propres critères.

Un single malt Aberlour par exemple, possède un nez puissant, marqué par des notes de melon et d’orange amer, issues de l’influence d’un sherry d’une belle délicatesse. Sa bouche délicate également, s’achève sur des notes boisées très agréables. C’est typiquement le cadeau à offrir les yeux fermés aux initiés comme aux débutants. Mais il est aussi possible de jouer la carte de l’originalité, avec des bouteilles personnalisées, autant pour des cadeaux lors d’occasions familiales que pour des cadeaux d’entreprise. Succès assuré.

A quel moment boire un whisky ?

Enfin, à quel moment se livrer à son rituel de dégustation ? La réponse est, là encore, plus simple qu’on ne le croit : le bon moment, c’est votre moment. Qu’il s’agisse d’une partie de jeu de société entre amis, d’un moment zen que vous avez arraché à votre famille pour être tranquille dans un fauteuil confortable, un moment love entre amoureux, ou même lors d’une négociation de contrat avec des clients, c’est vous qui choisissez le cadre idéal !